Vraie fille, fausse campagnarde

Bob est revenu.

J’imagine que ça mérite bien un petit billet, après 4 mois de silence. On va dire que je faisais comme Bob : j’hibernais. Mais le soleil est de retour, ma pelouse plantée à l’automne parce que « ça pousse mieux » a bien dû faire 3 ou 4 touffes par-ci par là (qu’est ce que ça aurait donné si on l’avait plantée à un autre moment !), donc Bob s’est dit qu’une petite visite amicale était envisageable. Avec sa femme Bobette. Et leurs nombreux petits.

Je sais bien qu’il avait manqué à mes copains qui me demandent souvent de ses nouvelles. Mais à moi, pas tant que ça en fait.

Ce qui ne m’empêche pas d’être curieuse au point d’en oublier certaines règles élémentaires de prudence. Donc je vous laisse m’imaginer remonter tranquillement (en voiture, l’allée est longue et je suis curieuse mais aussi paresseuse) par un beau matin de printemps l’allée de mon jardin. Les oiseaux chantent, le soleil brille, les enfants sont à l’école, bref le bonheur. Sentiment apparemment partagé par Bob qui choisit juste cet instant pour me faire un petit coucou et édifier sous mes yeux un autre monticule de terre.

Il faut croire que l’air printanier a éteint certaines de mes capacités neuronales, ou qu’il m’a laissé étrangement zen parce que loin d’être agacée par cette occupation outrageuse de mon territoire, j’étais prête à le partager et à aller voir Bob de plus prêt. J’arrête donc ma voiture, je me précipite dehors, je grimpe sur les monticules de terre, mais trop tard, Bob était déjà reparti.

C’est seulement à ce moment là que j’ai compris qu'être une fille de la campagne n’était pas dans mes gènes et qu’après 4 ans de cambrousse, mon cerveau n’avait toujours pas intégré complètement la chose. Parce que les filles de la campagne, les pures, les vraies, je doute fort qu’elles s’amusent à poursuivre les taupes chaussées de délicates petites ballerines en daim !

Bob ou Repetto, il faut choisir !